jeudi 31 octobre 2019

Etape 2 : Zimbabwe - The Boy Next Door d'Irene Sabatini




Pour cette seconde étape, j'ai choisi un livre qui m'emmène sur un autre continent et un pays complètement différent du Japon : le Zimbabwe.

Je ne connais pas beaucoup la littérature africaine et mes connaissances sur le Zimbabwe étaient limitées aux clichés du genre :
  • Zimbabwe = son ancien dictateur : Robert Mugabe
  • Un pays où les gens vont faire des safaris photos (et/ou tuer de gros animaux pour les plus cons d'entre eux...)
  • Un pays avec une économie hyperinflationniste (+231 000 000% en juillet 2008)
  • Des conflits interraciaux

Il était temps que je découvre un peu mieux ce pays au delà des préjugés !

The boy next door - Irene Sabatini




J'ai acheté le premier roman d'Irene Sabatini, presque par hasard, dans une librairie londonienne, attirée par une de ses fameuses offres "3 for 2" très courantes chez nos amis anglo-saxons :)

Ce qui m'a accroché c'est la première phrase "Two days after I turned fourteen the son of our neighbour set his stepmother alight." ("Deux jours après que j'ai eu quatorze ans, le fils du voisin a mit le feu à sa belle-mère").
En tant que lectrice, je suis plutôt une âme sensible et ce genre d'amorce aurait plutôt tendance à me faire fuir mais ce jour là, cela a suscité ma curiosité.

L'intrigue ne tourne pas tellement autour de ce meurtre, même s'il a beaucoup d'importance dans l'histoire, mais plutôt autour de la relation des deux personnages principaux, Lindiwe et Ian

Lindiwe est une jeune fille de couleur, elle insiste beaucoup pour être considérée comme une personne de couleur plutôt que comme une personne noire. Sa famille s'est installée dans un quartier de "blancs" et elle fréquente une école de "blancs". On l'aura deviné, la question du racisme est omniprésente dans l'histoire.

Ian est un blanc africain, son père était un homme qui faisait partie des "Selous Scouts", une unité spéciale de l'armée de Rhodésie (la Rhodésie du Sud est l'ancien nom du Zimbabwe), une unité interraciale réputée pour regrouper les soldats les plus redoutables. Sa mère l'a abandonné et s'est installée en Afrique du Sud, pour fuir son père violent, quand il était enfant. 

Au début de l'histoire, il revient d'Afrique du Sud où il est allé cherché sa mère pour régler la succession conflictuelle de son père, qui s'était remarié à une femme métisse connue pour sa violence également. C'est donc Ian qui est accusé d'avoir brûlée vive  sa belle-mère au tout début de l'histoire. Assez vite, on comprend que l'enquête a été bâclée et qu'il s'agissait surtout d'en profiter pour arrêter et humilier un homme blanc.

Le roman a pour toile de fond les crises qui traversent le Zimbabwe après son indépendance : interraciale, économique et politique. Robert Mugabe et son parti,  Zimbabwe African National Union – Patriotic Front (ZANU–PF), accaparent progressivement tous les pouvoirs pour diriger le pays d'une main de fer.

La Rhodésie du Sud n'a pas connu un régime d'Apartheid aussi strict que l'Afrique du Sud mais les relations entre blancs et noirs sont très conflictuelles, la relation de Ian et Lindiwe est donc mise à rude épreuve. Eux-mêmes ne sont pas dénués de préjugés et c'est ce que j'ai trouvé intéressant. Lindiwe a fait de hautes études, elle est très cultivée, bien intégrée parmi les expatriés occidentaux qui travaillent dans l'humanitaire. Ian, au contraire, fait parti des blancs africains mal considérés par les expatriés qui jugent sévèrement le "racisme" des blancs locaux, et il n'a pas fini ses études secondaires.

Leur couple est assez complémentaire en termes de tempérament car Ian est sauvé par un état d'esprit assez désinvolte alors que Lindiwe prend tout plus à coeur.

J'ai beaucoup apprécié ce roman qui m'a fait découvrir le Zimbabwe sous un autre angle même s'il y a l'aspect racisme/conflits/pauvreté, ce sont surtout les relations humaines au sein du couple et de la famille qui sont au coeur du livre.

Le roman est disponible en anglais et a déjà été traduit dans 6 autres langues. Je trouve dommage qu'il n'ait jamais été traduit en français, surtout que l'auteur Irene Sabitini vit en partie à Genève. 


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